Je me suis intéressée aux pouvoirs du corps suite à un accident de moto qui m’a obligée à rester trois mois à l’hôpital en Grèce et des mois de revalidation. Le chirurgien qui m’a opéré pensait que je ne remarcherais pas. Mais surtout je ne comptais pas boiter toute ma vie. Je n’ai pas écouté les conseils du chirurgien en Belgique qui m’avait déconseillé tout sport. J’ai décidé d’aller à la piscine tous les jours, en salle de fitness et j’ai commencé les cours d’aérobic. Après un entraînement intensif j’ai participé à une compétition d’aérobic en équipe.
J’ai continué à m’intéresser au corps et aux appuis lorsque j’ai eu un problème aux cordes vocales ce qui m’a poussé à suivre une formation sur le corps. Quand je vois les améliorations chez mes élèves, au fur et à mesure des séances, je reste passionnée et impressionnée par la façon dont le corps peut récupérer.
Je passe beaucoup de temps à observer les gens dans la rue, dans mon travail.
J’observe ce que les chocs émotionnels laissent comme traces dans le corps et le rigidifie. Et une grande partie de mon travail consiste à aider les personnes à retrouver la fluidité corporelle. C’est très amusant d’ailleurs de voir les élèves qui au départ viennent avec un coussin pour leur mal de dos et qui après quelques séances sont tout étonnés de l’avoir oublié. Il faut toujours garder en tête qu’on peut améliorer son état en relâchant les crispations. J’ai vu des élèves qui ressemblaient à des cadavres lorsqu’ils étaient couchés tellement ils s’étaient rigidifiés suite à un gros choc émotionnel. Et c’est vraiment touchant de voir au fur et à mesure ce corps qui vient se redéposer et les personnes qui reprennent leur route là où elles l’avaient arrêtée. Parce qu’au fur et à mesure que le corps se relâche, le mental aussi se relâche et là où la personne se trouvait bloquée elle retrouve de nouvelles perspectives.