Les élèves semblent souvent surpris quand je leur parle de l’importance du langage corporel, comme si finalement ce n’était pas si important que ça.
Ce n’est que quand on le travaille et que je me permets de les imiter qu’ils comprennent. En effet, avant même que vous n’ayez ouvert la bouche, votre corps a déjà raconté plein de choses sur vous que vous n’avez peut-être pas envie de raconter. Ce qui m’intéresse ce n’est pas qu’on apprenne à faire «comme si », apprendre à cacher mais au contraire à connaître l’image qu’on renvoie et à modifier ce qui peut l’être mais en tous cas à s’accepter complètement plutôt qu’à se traquer tout le temps et à se juger sans arrêt.
Nous sommes notre juge le plus intransigeant à sans cesse traquer la moindre erreur, le moindre baffouillement, le moindre mal aise.
Donc une grande partie du travail va être de s’accepter parce que plus on s’accepte, moins il y aura de risques d’erreurs, de baffouillements, de bégaiements, de lapsus, de rougeur,...
Parfois les personnes me demandent comment faire pour ne plus rougir. Ma réponse les déconcerte un peu au départ : ce n’est que quand ça leur sera égal de rougir ou non qu’ils ne rougiront plus.
Pour en revenir au langage corporel et même avant de parler, rien que marcher pour se présenter devant les autres est très problématique : soit les bras et les épaules sont trop tendus, soit les pieds ne sont pas ancrés et donnent l’impression de marcher sur des oeufs, soit la personne se tient trop droite comme si elle voulait cacher son manque de confiance en elle. Mais vouloir «avoir l’air de» est le meilleur moyen de se prendre les pieds dans le tapis.